Journal de bord : Jeune et Jolie

9 septembre 2013

"On n'est pas sérieux quand on a 17 ans..."

Isabelle a 17 ans, elle passe l'été à la mer en famille, perd sa virginité avec un jeune homme de son âge. Isabelle a l'air timide, à part, réservée. Et puis à l'automne, Isabelle décide de se prostituter. Elle s'inscrit sur un site, rencontre des hommes, des gentils, des plus pervers, sans que personne le sache. La question se pose, pourquoi ?

C'est assez dérangeant comme film. Pas dans le sens, je n'ai pas aimé parce que le sujet ne m'a pas plu, mais dérangeant dans le sens où il n'y a pas vraiment d'explications à la décision d'Isabelle, on ne sait pas vraiment pourquoi elle décide d'un coup de se prostituer. Des hypothèses sont abordées, mais il n'est pas explicité la véritable raison. On sent dans son geste, une interrogation sur la sexualité, une relation père-fille compliquée car rare, des relations très (trop ?) rapprochées entre Isabelle et son jeune frère, une famille pas forcémment très stricte et pudique. Au final, c'est au spectateur de le déterminer.

Le film est rythmé par 4 chansons de Françoise Hardy, pour chaque saison, qui illustrent à chaque fois la situation d'Isabelle, la perte de la virginité, les changements de la jeune fille... Au final je ne sais pas si le film est un des meilleurs d'Ozon ou pas, j'ai encore du mal à me faire un avis. Mais après tout, c'est peut être ça la force du film, provoquer un sentiment mitigé qui amène la reflexion.

Une chose est sûre, c'est qu'on a vu l'éclosion d'une grande actrice, Marine Vacth, qui crève l'écran, en jeune fille mi-timide, mi-provocante, face notamment à Géraldine Pailhas, complètement déboussolée quand elle apprend la vérité sur sa fille. Une jeune actrice à suivre de près.

Le bonus ? Un final avec l'apparition de Charlotte Rampling

En bref ? Un film puissant mais qui amène une certaine gêne quand même.